J’ai déjà évoqué ma passion pour la SEGA Saturn ici, c’est une console que j’aime beaucoup qui dispose d’un catalogue foisonnant de petites perles de l’arcade des années 90. Avoir la console et ses jeux c’est bien, mais pour profiter pleinement des jeux d’arcade.. il faut un stick arcade !
Les manettes japonaises de base de la Saturn sont déjà excellentes pour à peu près tous types de jeu, mais pour faire ça bien je me suis procuré un véritable stick arcade officiel japonais en très bon état :
Et pour en profiter avec des sensations de jeu à la hauteur des standards actuels, j’ai entrepris une upgrade de tous ses contrôleurs. Mon idée étant de lui faire oublier ses 20 ans en y installant des boutons et un stick neufs sans altérer l’esprit d’origine.
Et comme l’air de rien ça m’a pris pas mal de temps, d’énergie et d’heures de recherche avant d’arriver au bout, ça me fait plaisir de partager l’expérience qui je l’espère donnera envie à d’autres de se lancer !
Alors OK ça a l’air super et tout, mais lisez bien ce qui suit quand même.
Pour faire l’upgrade des boutons et/ou du stick, si vous voulez vous y coller il va falloir commencer par déterminer la version exacte du stick que vous avez — voir partie 2 — et vous assurer que vous avez le minimum en outils et notions pour bricoler du matériel électronique. Il est nécessaire aussi de savoir faire de la soudure. Vous ne pourrez pas y couper.
Par ailleurs cela va de soi mais il faudra vous procurer les boutons et/ou le stick de remplacement, du fil électrique et quelques fournitures, ce qui au final augmentera sensiblement le prix de revient du stick — ce dernier n’étant déjà pas tout à fait bon marché à la base en tant que pièce de collection…
Évidemment il ne s’agit pas de modifications à prendre à la légère, gardez à l’esprit que lorsque vous commencez à trifouiller dans les composants ou désosser une pièce de 20 ans d’âge, vous pouvez tout à fait la flinguer irrémédiablement ! Et autant dire que les pièces de rechange pour les sticks Saturn japonais ne courent pas les rues, alors réfléchissez bien avant de lui ouvrir le ventre.
Toujours motivé ? Alors c’est parti.
- L’Astro City dans ton salon
- Seimitsu ou ASCII ?
- Upgrade des boutons
- Upgrade du stick
- Restauration de l’artwork
1. L’Astro City dans ton salon
Avant de mettre les mains dans le cambouis, un peu d’histoire.
La première mouture du Virtua Stick officiel SEGA sorti en 1994, le HSS-0104, fut décliné en version US et EU avec les codes 80112 et MK-80302 respectivement. N’étant pas vraiment à la hauteur de l’exigence du public japonais en terme de matériel arcade, SEGA écouta ses fans et produisit en 1996 une seconde version du stick vendue exclusivement au Japon, le HSS-0136, une réplique des contrôleurs de leur légendaire borne d’arcade Astro City.
Pour les puristes de la borne il existe un même un Virtua Stick Pro HSS-0130 qui reprend exactement la façade Astro City prévue pour 2 joueurs. Par souci d’ergonomie j’ai préféré prendre deux HSS-0136 séparés qui seront plus confortables à utiliser et plus faciles à bricoler.
Disposant de fonctions turbo indépendantes pour chaque bouton, d’un caisson stable avec surface métallique et de contrôleurs Seimitsu, un fabricant renommé de hardware destiné aux salles d’arcade, ce modèle a tout pour plaire à celui qui rêve d’une expérience la plus proche possible de l’arcade à la maison.
Alors pourquoi upgrader les contrôleurs si c’est si bien que ça ?
Du matériel Seimitsu dans la boîte ça fait le bonheur des joueurs mais cela a un prix. Et ça SEGA l’avait bien compris et pour cette raison ils ont produit une certaine quantité de HSS-0136 en Seimitsu à la sortie commerciale, puis ils ont changé les composants en cours de route pour finir la production sur du matériel de qualité bien inférieure.
Vu qu’aucun signe visible ne laisse paraître ce changement, il est donc tout à fait possible que votre glorieux HSS-0136 fasse partie de cette deuxième série rétrogradée sans que vous vous en rendiez compte si vous n’avez pas l’habitude des sensations des contrôleurs Seimitsu, et du coup vous ne savez pas ce que vous ratez!
2. Seimitsu ou ASCII ?
La version rétrogradée du HSS-0136 a été équipée d’un stick de moins bonne facture que le Seimitsu d’origine, fabriqué par ASCII Corporation, et de boutons 29 mm Alps Electric. Mais cette félonie n’est pas visible de l’extérieur à moins d’avoir vraiment l’habitude, il va donc falloir regarder à l’intérieur pour en avoir le cœur net !
Ouverture du boîtier
Retirez les 6 vis en dessous du caisson avec un petit tournevis cruciforme. Pour éviter les contraintes sur le stick, vous pouvez poser l’ensemble à l’envers à cheval entre deux boîtes qui le maintiendront en équilibre.
La plaque inférieure est encastrée dans le coffrage en plastique et peut ne pas se détacher directement, pour la faire bouger vous pouvez utiliser la fiche du câble et la forcer à s’extraire.
Une fois la plaque retirée, au premier coup d’œil vous allez savoir si vous avez eu la bonne pioche ou pas.
And the winner is…
Version ASCII/Alps
Si l’intérieur ressemble à l’image ci-dessous, pas de chance vous avez une version ASCII rétrogradée.
Upgrader les composants est alors clairement recommandé pour retrouver un niveau de qualité au moins au niveau de ce qui était prévu à l’origine avec la première série.
Vous pouvez passer à l’étape 3…
Version Seimitsu
Si au contraire vous voyez ceci en retirant la plaque, bravo vous avez du matériel Seimitsu !
Le matériel Seimitsu est de bonne facture et très durable dans le temps, il s’agit toujours d’une référence de nos jours dans le monde de l’arcade. Si le stick accroche un peu, une lubrification avec une graisse silicone de temps en temps devrait suffire à garder le stick en état pour jouer dans les meilleures conditions.
Il suffit d’en appliquer un peu au niveau du « O-Ring » accessible sous le cache du stick, vous pouvez utiliser une petite languette en carton par exemple pour en déposer à l’intérieur.
Après si vos boutons sont fatigués et/ou que même avec un coup de graisse votre stick n’arrive plus à suivre vous pouvez tout à fait suivre les prochaines étapes, mais si l’ensemble est en bon état, ne changez rien, le gain ne serait pas significatif.
Bon vous vous en doutez, le mien était un ASCII alors on va faire la totale.
3. Upgrade des boutons
L’objectif ici est de remplacer les boutons Alps Electric 29mm par des Sanwa-Denshi 30mm OBSF-30. Les boutons Sanwa sont précis avec un toucher très doux, leur réputation n’est plus à faire.
Shopping list
N’importe quel bouton 30mm fera l’affaire mais ici les broches 2.8 mm sont adaptées aux pattes des boutons Sanwa. Les fils sertis et la daisy chain peuvent être faits à la main en achetant les broches AT 110 et le fil séparément mais vu le gain de temps que cela représente de les avoir déjà confectionnés, il n’y a même pas hésiter en ce qui me concerne.
Extraction
C’est assez surprenant à première vue mais les boutons sont tous soudés directement sur un PCB relié à la carte principale via une nappe blanche visible à droite de la photo :
Pour accéder aux boutons il va donc falloir commencer par dessouder toutes les pattes de ces derniers afin de pouvoir détacher la carte.
Vous pouvez maintenant extraire les boutons en pressant sur les clips qui les maintiennent en place.
5 écrous répartis autour de la plaque métallique supérieure devront être dévissés pour la libérer, ils sont assez coriaces mais avec une bonne pince ou une clé adaptée on peut les forcer sans problème. Ensuite avant d’essayer de détacher la plaque, pensez à débrancher la prise à 5 broches sur la droite du PCB du stick.
Retirez la façade, elle est maintenue en haut par deux ergots métalliques, il faut donc la tirer vers le bas tout en la soulevant, c’est censé se détacher tout seul. Si vous devez forcer outrageusement c’est que vous n’avez pas le bon angle.
Voilà maintenant que vous avez la plaque dans les mains, on va rentrer dans le vif du sujet.
Car oui il y a un problème, et pas des moindres.
29mm => 30mm
Vos superbes boutons Sanwa tous neufs ne passeront pas dans les trous présents dans la plaque. Si vous avez été attentifs vous aurez noté que les boutons Alps sont en 29mm et les boutons Sanwa 30mm.
Pas 36 solutions, il va falloir se munir d’une bonne lime et d’un pot d’huile de coude pour élargir tout ça et créer le millimètre manquant sur chacun des 8 trous prévus à cet effet.
Il est aussi possible d’utiliser un outil type Dremel pour réduire l’effort mais vu la précision requise je préfère y aller à la main. En effet si vous y allez trop fort et que vos trous sont trop larges vos boutons ne seront pas bien calés. Et ça va être le drame car pour rattraper ça, car à moins d’essayer de faire tenir avec un joint de fortune, vous allez juste regretter de ne pas y avoir été plus progressivement.
D’abord commencez par supprimer les 2 ergots présents dans chaque trou, ils ne servent à rien avec vos boutons Sanwa qui n’ont pas d’encoches prévues pour, ils vont juste gêner l’insertion. Ensuite en maintenant la plaque verticalement limez avec des mouvements amples et réguliers en faisant le tour de l’orifice pour gagner des fractions de millimètre à chaque passage.
Procédez de manière itérative. N’allez pas trop vite. Et oui je sais c’est crevant mais quand même.
Quand vous voyez que vous avez gagné un peu en diamètre, ébavurez bien les bords avec du papier de verre et testez avec un bouton. Essayez de l’enfoncer dedans sans trop forcer pour ne pas abîmer le plastique de ce dernier.
Normalement une fois que les boutons commencent à passer vous allez constater qu’ils bloquent à quelques mm de la plaque. C’est normal car les boutons ont des crans obliques qui servent justement à bien les caler une fois enclenchés à fond.
Continuez à augmenter le diamètre progressivement jusqu’à ce que le bouton passe presque même avec le cran. Si une simple pression sur le dessus suffit à le plaquer à la surface, c’est que vous avez la bonne taille.
Répétez l’opération pour les 8 trous. Après ce travail fastidieux vous en aurez fini avec la plaque métallique, faites chauffer le fer à souder pour reconnecter tout ça au PCB principal.
Câblage
La première étape consiste à dissocier de la carte mère principale la carte qui portait les boutons.
Pour ce faire, dessoudez la nappe blanche qui les relie, il y a 9 points à traiter qui se situent sur la droite de la carte, correspondant au 8 boutons + 1 pour la masse.
Afin de connecter les boutons à la carte j’ai choisi du fil serti avec des broches AT 110 2.8mm qui correspondent aux pattes des boutons Sanwa OBSF-30.
Ces broches s’enfilent sans soudure sur les pattes des boutons et permettent de facilement les changer en cas de panne ou d’usure. Un manchon isolant s’enfile même autour de la broche pour éviter les courts-circuits. Cette solution est je trouve assez élégante.
Si vous avez une pince à dénuder, préparez vos fils avec l’encoche de 0.8mm, sinon il reste toujours le bon vieux cutter.
Prévoyez entre 10 et 15 cm de fil entre la broche et l’extrémité.
Vous pouvez vous amuser à prévoir la longueur de chaque fil en fonction de l’emplacement du bouton correspondant mais je ne me suis pas donné cette peine.
De manière générale je préfère garder en tête qu’il vaut mieux que ça soit trop long au départ pour pouvoir ajuster au besoin plutôt que trop court…
Par contre si vous pouvez avoir des fils de couleurs différentes et les alterner, ça aide beaucoup pour se repérer lors de la phase de soudure.
Chaque bouton comporte deux pattes, une doit être reliée au connecteur de la carte mère correspondant au bouton, et l’autre doit être reliée à la masse.
Dans notre cas le plus pratique sera d’utiliser une daisy-chain, un montage qui va relier toutes les masses des boutons entre-elles pour n’avoir qu’un seul point de contact à l’extrémité.
Pour vous épargner beaucoup de temps à galérer pour assembler ces petits éléments, vous pouvez acheter une daisy-chain toute faite, avec les broches AT-110 2.8mm en prime. Gardez 8 broches, 1 pour chaque bouton, et dénudez le fil qui reste, de la même manière que les autres fils individuels.
Soudure
Une fois vos fils préparés vous pouvez les souder à la carte mère en reprenant le magnifique schéma suivant :
Je ne saurais trop vous conseiller d’être prudent et de veiller à ne pas endommager le PCB pendant cette manipulation car l’endommager irrémédiablement signifie racheter un nouveau stick !
Une fois les soudures terminées il est préférable de tester la continuité électrique de votre petit montage à l’aide d’un multimètre. Vérifiez qu’aucun court-circuit n’est présent entre vos soudures et que vos fils, broches et daisy chain portent bien le courant.
«Ça touche» ça touche pas. «Ça touche pas» ça touche.
Branchement
Attention ! Ne procédez à cette étape maintenant que si vous n’avez pas l’intention de changer le stick ou que vous n’avez pas touché au décor en surface. Sinon passez au chapitre suivant et revenez une fois que tout sera fini pour insérer les boutons dans la plaque et tout brancher.
Clipsez vos boutons bien à fond en veillant à les placer correctement si vous avez un code couleur en tête. Ensuite raccordez chaque broche à une patte de chaque bouton en respectant le schéma.
Les broches doivent être branchées à fond, elles peuvent se déformer en conséquence. Pensez à les cacher avec les manchons isolants pour la finition.
Ensuite raccordez la daisy chain sur les pattes restantes en essayant de ne pas faire un sac de nœuds…
SI vous êtes parano vous pouvez faire d’autres tests de continuité des pattes des boutons vers la carte mère. On n’est jamais trop prudent !
L’upgrade des boutons est terminée. N’oubliez pas de rebrancher la prise à 5 broches du stick avant toute chose, puis branchez l’ensemble sur la console en lançant un jeu pour voir si tous les boutons fonctionnent bien. Tassez et arrangez les fils autant que possible avant de refermer le boîtier une fois que tout est OK.
4. Upgrade du stick
Attention ! Cette phase a l’inconvénient de devoir retirer le décor en surface de la plaque supérieure car les vis qui fixent le stick à la plaque métallique ne sont pas accessibles autrement. Et retirer ce décor implique une très forte probabilité de le ruiner pendant l’opération. Donc prévoyez de devoir le refaire, réfléchissez bien à ça si conserver le décor d’origine est important pour vous. Cette partie concernant le remplacement du décor sera traitée dans le dernier chapitre.
Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenus.
Nous allons donc maintenant remplacer le stick ASCII Corporation de mauvaise qualité par un stick Seimitsu LS-58-01.
Ce modèle à l’avantage d’être d’excellente facture et d’avoir le même format que le stick ASCII en place dans le HSS-0136 car sa base de montage est la même. Le LS 56-01 est aussi compatible. À noter que si pour une quelconque raison vous remplacez le stick Seimitsu d’origine et non un ASCII, je présume que la démarche sera rigoureusement identique.
Shopping list
- Stick Seimitsu LS 58-01
- Plaque de montage Seimitsu format MS supplémentaire pour ajuster la hauteur
- 4 vis à tête plate Ø 3×15, plus longues que celles fournies avec le stick
Accès
Si ça n’est pas déjà fait, procédez à la phase d’extraction du chapitre précédent afin de détacher la plaque métallique du caisson. Il est en effet nécessaire que les 5 rivets qui fixent la plaque à l’armature blanche soit retirés pour pouvoir enlever le décor. Du coup même si vous ne changez pas les boutons, il faudra quand même les dessouder pour accéder au stick.
Ensuite retirez la boule du stick, pour ce faire maintenez l’axe du stick en place avec un tournevis plat calé dans l’encoche prévue à cet effet sur le dessous et dévissez simplement la boule à la main.
Maintenant arrachez le décor de la surface métallique en le tirant par les cotés, il est très difficile de ne pas l’endommager pendant l’opération, mais si vous voulez tenter le coup, rendez-vous au dernier chapitre voir une méthode possible pour le sauver.
Après avoir dégrossi la couche de carton collée à la plaque, vous devriez voir les vis, un coup de tournevis cruciforme et vous pourrez détacher le stick de la plaque.
Alors il suffit de revisser le nouveau stick et on a fini ? En fait il y a comme un problème.. de taille.
Problème de hauteur
Si on compare le stick Seimitsu et ASCII côte à côte, ça saute aux yeux qu’ils ne font pas la même hauteur :
La hauteur standard recommandée pour un stick entre la surface et la base de la boule est de 23~24 mm. Habituellement les sticks sont fixés à la surface dans un renfoncement prévu à cet effet ou sous une plaque de montage créant une dépression d’environ 1 cm. Ici le stick ASCII étant vissé directement sous la plaque, ils ont raccourci le stick en conséquence, gagnant au passage un peu de hauteur pour le caisson.
Le souci c’est que du coup les sticks qu’on achète dans le commerce sont à hauteur standard et nous n’avons ni de dépression ni de plaque de montage prévus pour. Si on met le nouveau stick en lieu et place du précédent, on va avoir un gros souci de hauteur qui rendra son utilisation inconfortable.
L’astuce que j’ai utilisée pour ajuster cette hauteur est assez simple, le stick Seimitsu était livré avec une plaque de montage Seimitsu MS, j’en ai simplement commandé une deuxième séparément et je les ai superposées pour les intercaler.
Vous pouvez aussi utiliser des rondelles d’espacement ou tout autre moyen similaire pour arriver à vos fins, la solution de la double plaque a l’avantage d’être très stable et de faire pile la hauteur maximale possible.
Il n’est malheureusement pas possible de revenir exactement à la hauteur d’origine même avec cette technique pour la simple raison que quelques millimètres de plus et le stick commencera à racler le fond de la boîte, le caisson n’est pas assez profond.
L’autre piste à suivre si le millimètre en trop vous dérange serait de démonter les deux sticks entièrement et mettre l’arbre du stick ASCII dans le Seimitsu. Le souci c’est que le guide du stick ASCII étant conique il faudrait mettre le guide cylindrique du stick Seimitsu à la place pour avoir du contact et en couper un morceau. Je n’ai pas testé cette méthode qui est plutôt hasardeuse et peut endommager irrémédiablement un stick Seimitsu pas spécialement bon marché ; je préfère donc ma méthode.
Pour éviter les frottements sur le fond du caisson, vu que la hauteur est un peu limite, vous pouvez aussi mettre un coup de lime sur la vis à l’extrémité de l’axe, en veillant à conserver tout de même le pas de vis. Ainsi aucun risque d’être gêné par le fond qui peut se courber lorsque le stick est posé sur des genoux.
Montage
Quand vous remontez le stick, pensez à bien mettre les broches de la prise à droite, sinon je vous souhaite bien du courage pour la gymnastique de jouer avec un quart de tour de décalage ! Par chance ces branchements sont standards et c’est la même prise 5 broches sur les deux modèles.
Avant de commencer à tout remonter surtout testez bien le stick, fixez la plaque supérieure et refermez le caisson en dessous, revissez la boule et branchez sur la console pour le tester en conditions réelles.
Votre nouveau stick est super agréable et compétitif mais pour en arriver là vous avez du massacrer le pauvre décor sans défense qui embellissait la façade. L’ultime étape avant de pouvoir tout remonter définitivement est donc de le remplacer par un similaire ou un autre de votre choix.
Sinon si vous aimez le côté Steampunk du métal brossé vous laissez comme ça, hein.
5. Restauration de l’artwork
Là où de nos jours la plupart des sticks arcade modernes sont recouverts d’une couche de plexiglas facile à manipuler et permettant le démontage des composants internes, ici ils ne se sont pas spécialement posé la question d’une éventuelle deuxième vie. Le décor est une couche de carton collée sur la plaque métallique, recouverte d’un film plastifié portant le décor.
Sauvegarde du décor d’origine
Mon souhait étant de conserver le + possible l’esprit rétro sans sacrifier la jouabilité, mes boutons Sanwa sont de la même couleur que les originaux, j’ai conservé la même boule pour le stick et bien évidemment mon souhait est d’avoir le même décor pour qu’on n’y voit que du feu.
Seulement voilà comment récupérer le décor sans le détruire vu qu’il est collé à même la plaque ? De nombreuses techniques sont proposées sur le web pour ce genre de problème, voici mon retour d’expérience sur les plus connues :
- Tremper la plaque dans de l’eau bouillante pour faire fondre la colle et bien sécher
⇒ Très efficace pour décoller le carton de la plaque mais l’eau va ruiner l’imprimé et ses couleurs. - Utiliser un sèche cheveux ou un fer à repasser pour faire chauffer la surface et faire fondre la colle
⇒ Pas très efficace pour faire fondre la colle et a toutes les chances de déformer/marquer le décor - Utiliser une lame entre la plaque métallique et le carton pour progressivement décoller le décor
⇒ A toutes les chances de marquer le décor avec des lignes laissées par la lame - …Tirer sur les côtés ?
⇒ En tirant sur le film plastique la moitié du décor va rester dessus et en tirant sur le carton tout va se déchirer, c’est trop bien collé… - …Magie noire !?
⇒ Mieux :
Pour retirer le décor j’ai coupé un peu dans l’épaisseur du carton et mis en évidence deux couches internes, ensuite il suffit de tirer délicatement pour qu’elles se séparent sans avoir la contrainte de la colle et sans endommager le décor sous le film plastique.
Cette technique a l’avantage de ne pas contraindre le papier, de ne pas appliquer de chaleur, de produit ou d’eau. Par contre il faut réussir à bien démarrer la séparation au départ car il n’y a pas de deuxième essai. Je ne peux pas garantir que ça se comportera pareil avec le vôtre mais ça a marché pour moi.
Vous pouvez maintenant accéder aux vis si vous souhaitez démonter le stick.
Si ça s’est bien passé vous pouvez éventuellement recoller le décor une fois que vous avez fini en appliquant de la colle en spray sur la face côté plaque — et non sur le décor lui-même sinon ça va gondoler.
Pour redonner un coup de jeune au décor en conservant l’aspect original j’ai entrepris de le répliquer le plus fidèlement possible.
Réplication du décor
Je fus graphiste dans une autre vie, et parfois ça sert ! J’ai entrepris la lourde tâche de vectoriser moi-même à l’identique le décor d’origine, ce qui m’a coûté quelques heures tout de même, mais c’est une activité qui me plait donc je ne me plains pas.
Bien sûr ici mon but était de retrouver le look-and-feel de l’original, mais chacun est évidemment libre de personnaliser à son goût. Comme je suis partageur et que ça me ferait plaisir que ça serve à quelqu’un pour un projet similaire, voici le fichier AI source: HSS-0136-front-RGB.ai
Ensuite j’ai contacté un imprimeur sur Lyon – PrintyMark – qui a très bien fait le job pour produire des adhésifs sur vinyle avec une impression de qualité. J’ai particulièrement apprécié les couleurs poussées un peu plus loin que le CMJN habituel, particulièrement adapté pour ce motif très « RVB » typique de la famille Astro City.
Les éléments graphiques complexes comme le logo Saturn ou le texte stylisé « VIRTUA STICK » ont pris pas mal de temps mais le rendu final est vraiment fidèle, côte à côte avec un original, il est difficile de faire la différence.
Remontage
Maintenant que cette dernière étape est terminée, il ne reste plus qu’à remonter tout ça. Référez-vous aux étapes décrites plus haut pour ne rien rater, et surtout ne vous trompez pas dans l’ordre des opérations!
- Nettoyez bien la plaque métallique
- Vissez le stick sur la plaque en n’oubliant pas d’intercaler les plaques de montage Seimitsu
- Vérifiez que le stick est dans le bon sens ! Et branchez la nappe sur les broches prévues à cet effet
- Collez l’adhésif sur la plaque
- Insérez les boutons et branchez les broches Sanwa
- Calez les cables correctement pour avant de refermer
- Veillez à bien insérer la plaque inférieure à l’intérieur des limites du boîtier avant de serrer les vis
Enjoy !
Et c’est terminé pour ce mod complet du stick Saturn HSS-0136 ! Pour ma part j’ai vraiment adoré cette expérience qui m’a beaucoup appris et qui je l’espère servira depuis ce blog à quelqu’un un jour. J’ai effectué ce mod sur deux sticks et ça a très bien fonctionné, ils continuent de me servir au quotidien et je ne me lasse pas de la qualité des composants et du look « Astro City ».
Allez maintenant faites chauffer la Saturn et la cartouche RAM 4MB, ça va cogner !
a l occasion ce serait pas de poster une video de ce tuto sur youtube, pour les neophytes comme moi au monde de l electronique ce serait pas du luxe en plus de ce tuto tres bien presenté.
Bonjour med_mugen, merci pour le compliment!
Certes une vidéo pourrait rendre certaines manipulations plus claires, malheureusement le process pour faire de la vidéo est très différent et ne correspond pas forcément à ma façon de faire.
Par ailleurs personnellement je préfère les tuto didactiques par étapes avec des photos que les vidéos, je les trouve plus pratiques à utiliser (par exemple je préfère les versions textes des tuto iFixit que les vidéos), chacun ses préférences!
Si les difficultés que vous rencontrez concernent les parties électroniques comme la soudure ou les tests de continuité, de nombreuses ressources expliques ces manipulations sur le net, et leur application est universelle ;)
Fantastique! Vive les Sega-maniaques :) J’ai fait ce même projet il y a environ deux ans, mais je n’avais aucun moyen de corriger les illustrations (♩Non, je ne regrette rien♩). Merci beaucoup pour le fichier Illustrator. Peux-tu me dire le nom du matériel (vinyl?) que t’as utilisé pour l’impression?
Bonjour John et merci pour les compliments! Toutes les infos sont dans l’article, j’ai contacté un imprimeur qui m’a fait une impression sur vinyle adhésif, en mode « RVB ». Tiens-moi au courant du résultat!
Oh non, je l’ai complètement manqué – tu l’as certainement fait. Si je réussis, je te le ferai savoir :)
Merci pour cet article détaillé, ca m’a bien aidé.
Je recommande le stick Seimitsu LS-62-01, la tige a la bonne hauteur par rapport au stick d’origine, on peut donc le monter directement sans plaque, et donc sans changer les visses et sans limer le bas de l’axe.
Pour agrandir les trous j’ai utilisé un forêt à étage diamètre 30, ça fonctionne bien.
Thanks for posting such a detailed article! I picked up one of these recently and I’m considering a full restoration. I may have a new plate custom laser cut in order to support swappable art, but we’ll see how it goes.
ça n’a plus rien d’origine …